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Pour comprendre le monde (1)

comprendre le monde 2

 

salut amiL’Homme, c’est l’éternel questionneur: pour pouvoir agir correctement, il a besoin de comprendre; normal, si on ne comprend pas ce qu’on fait, pourquoi le faire? Il n’y a que les imbéciles qui agissent sans savoir ce qu’ils font; et bien que l’humanité soit encore jeune*, l’Homme est loin d’être un imbécile.

Quel que soit notre âge, nos connaissances et notre expérience,  nous faisons  partie  d’une  humanité dans l’enfance,  et donc toutes nos idées ne peuvent être que des idées juvéniles. Mais il y a évolution, et aujourd’hui l’humanité n’est plus dans la petite enfance mais dans l’adolescence, c.a.d. à la veille devenir adulte.

De nos jours toute une partie de l’humanité trouve que la vie telle qu’elle est maintenant ne veut plus rien dire, et cherche à lui donner un sens (alors que jadis c’était seulement quelques-uns). Cette période “pas très heureuse” est donc garante d’un avenir très prometteur (quand l’humanité sera sortie de l’adolescence).

Pour l’heure il lui suffit de comprendre le sens de ce qui arrive, où tout ça mène, etc. (cet avenir magnifique va arriver de toute façon, mais le fait de ne pas comprendre où il nous mène peut être source d’inquiétude pour lui). COMPRENDRE est donc primordial pour l’Homme: comprendre les choses autour de lui permet d’agir sur elles, comprendre les conséquences de ses actes permet d’acquérir de l’expérience, comprendre les autres permet de voir qu’ils ne sont pas si différents de lui, et même se comprendre lui-même lui permet de savoir ce qu’il peut et ne peut pas faire (l’Homme qui se connaît réellement peut infiniment plus que ce qu’il croit qu’il peut).

Alors il a inventé deux systèmes fort différents pour tenter d’expliquer les choses: la spiritualité et la science, chacune avec son point de vue propre, méthode d’investigation propre, vocabulaire propre, etc. (la religion N’EST PAS un système de connaissance du monde: c’est un système de foi/croyance). On sait que l’humanité est jeune et connait encore peu les choses; mais avec chaque génération qui passe, elle apprend toujours plus. Où cela va-t-il la mener? Pour l’heure, impossible de le savoir; mais on remarque que comprendre renforce la foi en la débarrassant des superstitions (COMPRENDRE n’est donc pas incompatible avec LA FOI; autrement dit matière et esprit sont compatibles).

Nous avons donc la spiritualité et la science pour tâcher d’expliquer ce que nous ne COMPRENONS pas. Et comme RIEN n’a que des qualités et aucun défaut, ces deux sont nécessairement pourvus de l’un et de l’autre: ni la science ni la spiritualité ne sont PARFAITES: quoi qu’on en dise, chacune est compétente dans son domaine propre, et toutes deux nous aident à comprendre le monde dans lequel on vit, mais toutes deux ont aussi d’inévitables limitations qui nous empêchent de comprendre ce monde complètement.

On sait que la science est une infatigable chercheuse: ce qu’elle ne sait pas aujourd’hui, demain elle le saura. Parmi ses points forts, notons un net intérêt pour la patience, la minutie et la précision; son inévitable limitation n’est pas due à sa nature mais à son jeune âge (présentement elle a plus de questions que de réponses): rien qui ne se corrige avec le passage du temps, mais il reste que pour le moment on aurait tort de se fier principalement à elle. (Le fait qu’elle soit matérialiste est absolument sans importance, contrairement à ce que croit généralement la spiritualité).

Apparemment plus ancienne est la vénérable spiritualité et, comme tous ceux qui sont avancés en âge, elle est digne de notre profond respect. Son point fort, c’est de nous parler de notre ORIGINE PREMIÈRE (que la religion appelle “Dieu”) d’une façon désirable au plus haut point, et aussi de nous donner le moyen de vérifier la véracité de ses dires; sa limitation, c’est qu’elle ne s’adresse pas à tout le monde, mais seulement à ceux qui rencontrent ses exigences/conditions. Bien sûr, tout le monde a la même origine première, mais tout le monde ne ressent pas le besoin de la connaître MAINTENANT (tout comme dans une même famille, il y a des enfants de tous âges, mais seuls ceux qui ont 17 ans deviendront adultes l’an prochain). Notons que spiritualité comme science évoluent, et qu’elles sont sur le point de faire toutes deux un “saut quantique” qui les projettera loin en avant (on est à la toute veille d’un nouveau cycle d’évolution).

Plusieurs personnes, qui ne comprennent pas que matière et esprit soient tous deux d’importance égale, ont tendance à opposer ces deux: la matière serait l’opposé de l’esprit, selon eux. C’est une limitation temporaire qui découle du jeune âge de l’humanité (et qui sera nécessairement dépassée). Un point de vue plus large considère que matière et esprit sont complémentaires, et ce que l’une n’a pas, l’autre l’a (autrement dit, matière et esprit sont toutes deux utiles à notre progrès). Par exemple, la lévitation: pour la science la lévitation est –encore- impossible (malgré de multiples témoignages contraires à travers les siècles et dans beaucoup de pays), tandis que la spiritualité en donne une explication intéressante.

Mais c’est un tout petit exemple, il y a une vérité beaucoup plus intéressante. En fait si on examine cela objectivement, on la découvre tout de suite tellement c’est simple: c’est le monde dans lequel on vit qui compte, non l’explication matérialiste ou spiritualiste qu’on en donne. Autrement dit la science ou la spiritualité peuvent nous paraître intéressantes, mais n’oublions pas que toutes deux ne sont que des tentatives d’expliquer le monde dans lequel on vit, et c’est seulement ce dernier qui compte.

En se penchant sur la science et la spiritualité, on s’aperçoit qu’elles veulent toutes deux la même chose: faciliter le bonheur de l’humanité. Ce n’est que le moyen à prendre pour y arriver qui diverge. C.a.d. que ce qui est important, c’est le BONHEUR de l’humanité, et non le moyen à prendre pour y arriver. Pour que le monde puisse être un lieu de bonheur perpétuel, il faut absolument en avoir une perception exacte et objective. Or comment perçoit-on le monde?

Le mécanisme de la perception du monde a beaucoup été étudié, et est passablement connu: cinq sens nous apprennent comment est le monde dans lequel on est plongé. Les sens n’ont aucune imagination et ne peuvent que nous montrer les choses telles qu’elles sont vraiment; s’ils fonctionnent bien (si nous ne sommes pas aveugles, sourds, etc.), la réalité de ce monde devrait donc normalement nous être facilement accessible (NOUS = notre conscience). Mais les sens ne nous informent pas directement; les messages des sens sont envoyés à notre faculté mentale, qui les traite et les analyse, puis nous en fait part.

Autrefois on croyait que le mental était une partie de nous; on agissait donc d’après ce que le mental nous apprenait du  monde. J’ai même lu quelque part qu’on avait “5 fenêtres sur le monde”, comme si on était une sorte de maison détachée du monde, et qu’en regardant par les fenêtres on pouvait savoir ce qu’est ce monde qu’on aperçoit dehors.

De nos jours, on sait qu’on fait tous partie du monde, ce qui nous permet de regarder le mental d’un oeil nouveau. On s’aperçoit alors que le mental est loin d’être OBJECTIF, comme on croyait. Par exemple, en se promenant la nuit, on croit voir un serpent; en regardant plus attentivement cependant, on s’aperçoit que ce n’est qu’une branche morte tombée sur le sol. Pourquoi a-t-on vu un serpent alors? Ce ne peut pas être un défaut de perception des yeux, puisque les yeux ne peuvent que nous montrer ce qu’ils voient.

Ne reste que le mental; en tournant notre attention sur lui, on s’aperçoit d’une chose insoupçonnée, que l’on ne découvre que maintenant (mais que la spiritualité connaît depuis longtemps). Comme le mental a des préférences, il se (et nous) trompe en interprétant les messages des sens à sa façon avant de nous en informer, de sorte que TOUT est déformé/faussé: nous ne voyons jamais la réalité des êtres et des choses qui nous entoure, mais uniquement une APPARENCE de réalité. Et j’agis suivant cette perception DÉFORMÉE.

Par exemple, on peut croire que  Marie a des kilos en trop. Mais ce n’est qu’une APPARENCE (une interprétation fausse d’une perception réelle), et cette apparence m’empêche de voir qui est Marie en RÉALITÉ. De même le feu: je peux croire qu’il est bon ou mauvais selon qu’il cuit mon repas ou détruit ma maison; mais en RÉALITÉ le feu n’est ni bon ni mauvais, il brûle, c’est tout. Et c’est comme ça pour tout. À cause de la subjectivité du mental, on ne voit RIEN tel que c’est; TOUT ce qu’on perçoit est déformé/faussé à cause de préférences mentales. Et nous agissons d’après cette perception déformée! Pas étonnant alors que l’être humain ne soit pas encore “perpétuellement heureux”.

La science dans ses recherches commence à s’apercevoir de cela (“L’observateur influe sur la chose observée” –Hubert Reeves); l’antique spiritualité avait depuis longtemps remarqué cette incapacité du mental à nous rapporter les perceptions des sens sans les déformer, mais la solution qu’elle a trouvé (forcer le mental au silence par différentes techniques –comme la méditation ou le japa) m’apparaît inadéquate: pourquoi faut-il s’asseoir les yeux fermés et s’élever en conscience tout là-haut là-bas, pour trouver la “joie ineffable”? Sur cent disciples, peut-être 1 ou 2 réussiront; ensuite les gourous disent “il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus”. 

En fait, c’est simple. Le mental nous trompe, c’est entendu; il ne le fait pas par mauvaise volonté, mais par incapacité: c’est NOUS qui l’utilisons mal. Le mental est un bon outil, mais nous lui demandons de faire ce qu’il ne peut pas faire (d’où l’importance de la connaissance de soi).

La principale exigence de tous ces yogas m’empêche de pratiquer leur méthode: “Vous ne trouverez la joie ineffable qu’en vous détachant du monde”. TOTALEMENT INACCEPTABLE! Ce monde j’y tiens, j’en fais partie, n’est-ce pas, il n’est pas question de m’en détacher: pourquoi faudrait-il sortir du monde pour arriver à être heureux? Jusqu’au jour où j’ai compris (grâce à Sri Aurobindo) que ce n’était pas du monde qu’il fallait se détacher, mais de l’ATTACHEMENT au monde. En fait l’ATTACHEMENT est comme une chaîne qui nous lie: elle nous retient prisonnier et nous empêche d’avancer librement et de progresser. C’est pour cela qu’il faut s’en débarrasser.

Mais alors… il n’est pas absolument nécessaire de méditer les yeux fermés pour trouver LE SUPRÊME (la joie suprême, le bonheur suprême, etc. –tout ce qui est suprême pour soi). Le Suprême est PARTOUT, et pas seulement au sommet de la conscience; il n’y a que ça et RIEN d’autre; où qu’on se tourne, c’est là: on est entouré par ça, on baigne dans ça; en fait on vit parce que c’est là (un peu comme notre corps ne peut vivre que parce qu’il y a de l’oxygène tout autour). 

Mais alors, s’il n’y a que ça, on peut le trouver PARTOUT et de toutes les manières. Comment se débarrasser de l’attachement au monde tout en étant à 100% dans le monde? Pas facile, bien sûr, mais “rien n’est impossible à un Homme déterminé”. Dans la 2e partie nous verrons des pistes de solutions.

 

crayon2

 

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QUI EST DONC CE JIGÉ?

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Laval, Québec
L'AVC qui a laissé mon corps handicapé en 1990 m'a aussi donné une compréhension inouïe de tous les êtres vivants (surtout humains mais aussi animaux).
Les scientifiques disent que nous utilisons seulement 10% du cerveau. Peut-être mon 10% s'est-il légèrement déplacé car des choses qui sont faciles à la plupart me sont impossibles ou difficiles et des choses qui leur sont extraordinaires sont très ordinaires pour moi.

Mes amis disent que je suis philosophique car je ne prends pas la vie pour acquis: je la questionne jusqu'à ce qu'elle me donne des réponses. Mais cela m'a amené à découvrir quelques uns de ses secrets, et ces secrets, je veux les partager avec toi, ami. (Voir L'HOMME QUI CHERCHAIT DES RÉPONSES -juil. 2008)

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